La Cour internationale de Justice s’est prononcée massivement en faveur de l’accusation de l’Afrique du Sud selon laquelle Israël commet un génocide à Gaza. Parmi ses conclusions figurait la fin immédiate des obstructions à l’aide médicale, alimentaire et hydrique à la Palestine.
En réponse, les États-Unis, le Canada, l’Australie, le Royaume-Uni et l’Italie ont cessé de financer l’Office de secours et de travaux des Nations Unies. Il s’agit de la principale organisation chargée d’apporter de l’aide aux Palestiniens. Ces alliés d’Israël, qui lui fournissent tous des armes, justifient le châtiment massif des habitants de Gaza en souffrance par des accusations, non encore prouvées, selon lesquelles pas moins de 12 employés de l’UNRWA auraient été impliqués dans le raid du 7 octobre sur Israël. Les informations impliquant les travailleurs proviennent des services de renseignement israéliens, certaines obtenues sous la torture.
L’UNRWA emploie quelque 13 000 travailleurs, ce qui signifie que 12 travailleurs représentent 0,04 % de son effectif. À ce jour, 153 membres de son personnel ont été tués par les attaques israéliennes. Les travailleurs vont des diplomates et des avocats aux personnes qui chargent et conduisent les camions d’aide localement. Les rapports n’ont pas précisé quels rôles remplissaient les travailleurs accusés. Ils n’ont pas non plus précisé quelle forme avait pris leur « implication ».
Quel que soit le déroulement de l’enquête, la décision rapide des partisans d’Israël ne peut être considérée que comme une gifle contre la décision de la CIJ, une vengeance contre la Cour pour avoir eu le culot de dénoncer la guerre génocidaire d’Israël. Cette même décision met à nu la complicité des puissances impérialistes et sous-impérialistes qui ont maintenant redoublé leur soutien au nettoyage ethnique génocidaire des Palestiniens.
Dans le passé, le Canada a soutenu la CIJ dans des affaires impliquant le Rwanda et sanctionnant la Russie, mais lorsqu’elle rend une décision qui n’aime pas Ottawa, elle fait un doigt d’honneur à la Cour. Les réponses de Trudeau et de ses ministres sentent l’hypocrisie. Le ministre du Développement international, Ahmed Hussen, a déclaré que l’aide serait acheminée via d’autres agences. Mais en novembre, la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly avait salué l’UNRWA et son travail d’aide aux victimes, la qualifiant de « seule organisation capable de le faire concrètement ».
L’attaque contre l’UNRWA ne vise pas seulement cette agence en particulier. Son objectif est de discréditer toutes les organisations internationales – de la CIJ à l’ONU elle-même – qui s’opposent à la volonté des puissances impériales. Tout ce qui révèle la criminalité de leur soutien indéfectible à Israël, leur bastion militaire au cœur de la région arabe, doit être sapé.
Le moment choisi pour le retrait du financement de l’UNRWA, quelques heures seulement après la décision de la CIJ, révèle les hypocrites cyniques de Washington, Londres, Ottawa et ailleurs pour ce qu’ils sont : des complices de crimes de guerre et des participants conscients au génocide.
Nous ne devons pas nous laisser distraire par ce spectacle. La décision de la CIJ est une victoire majeure pour les Palestiniens et leurs millions de partisans à travers le monde. Il est désormais temps de porter haut cette victoire et de redoubler nos actions de solidarité ici chez nous. La CIJ et les autres institutions internationales ne sont pas le véhicule qui libérera les Palestiniens. Cela reste la tâche des mouvements de résistance en Palestine et dans la région ainsi que du mouvement anti-guerre international.
Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre !
Vous aimerez aussi:
,(la couverture) . Disponible à l’achat sur les plateformes Amazon, Fnac, Cultura ….
,Clicker Ici .